Henri Matisse : Jazz, le livre référence

  Cet article est consacré à la peinture musicale d'Henri Matisse. Il cherchait à exprimer ce qu'il avait au dedans de lui. Recherche fondamentale pour l'artiste avide de sincérité.

  Ce type de démarche crée obligatoirement un rythme entre le corps et la perception extérieure des choses. Et la question du rythme nous relie à la musique qu'on le veuille ou non.

  En cherchant à se libérer du classicisme, Henri Matisse découvre une nouvelle technique sur le rapport « couleur-trait ». Il utilise des planches de gouaches découpées.

  
    
  En 1939, Matisse utilise cette technique pour réaliser la couverture n°8 de Verve : « La Symphonie Chromatique ». Il s’agit d’une œuvre de gouache découpée de 26 couleurs différentes. Les difficultés techniques, pour ne pas trahir les choix délibérés de l’artiste, ont pu être résolues grâce au lithographe Fernand Mourlot.

  C’est en 1941 que l’éditeur Tériade, demande alors à l’artiste de réfléchir à un ouvrage basé sur cette nouvelle démarche.

  En 1943, venu chez Matisse pour discuter d'une nouvelle couverture de Verve, Tériade découvre deux grandes compositions réalisées avec la technique de la gouache découpée : "Le Clown" et "Le Toboggan". Elles deviendront la première et la dernière planche de Jazz car Matisse finit par accepter l’idée d’un livre consacrer à son travail.

  Les difficultés techniques de retranscriptions des couleurs par la pierre sont sources légitimes d’inquiétudes pour Matisse. C'est à l'automne 1947 que Jazz voit enfin le jour. Le livre est immédiatement reconnu pour son extraordinaire qualité (aussi bien technique qu'artistique) et pour ce qu'il a d'exceptionnel et de rare: faire connaître en temps réel le travail d'un peintre.

  Ce livre est la référence des dix dernières années de travail d’Henri Matisse. Cette nouvelle source de travail influencera plusieurs artistes à travers le monde.